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Le marché de l’assurance-crédit, qui couvre les entreprises sur les risques d’impayés de leurs clients, montre les signes « d’une fragilité considérable » à venir qui pourrait empêcher les entreprises de travailler à la rentrée, s’alarme mardi un syndicat de courtiers d’assurances.

A l’origine de cette inquiétude, « des informations laissant apparaître le spectre d’un très fort durcissement du marché du crédit inter-entreprises dès la fin du premier semestre 2020 », indique Planète CSCA, qui se présente comme le syndicat représentatif du courtage d’assurances en France.

Sa commission dédiée à l’assurance-crédit, qui représente 60% de ce marché, a mis en place au début de l’année un observatoire des garanties afin de prendre le pouls de cette activité. Au travers d’un questionnaire, l’observatoire compile les informations que les courtiers et leurs clients reçoivent en matière de délivrance de garanties : accords, réductions ou suppressions.

Or le marché « montre des signes d’effritement au second semestre 2020 », avertit Planète CSCA.

« Les compagnies d’assurance-crédit ne peuvent pas fonctionner aujourd’hui comme en temps ordinaire. Leurs engagements sont basés sur des ratios de sinistralité qui montent en flèche à l’heure actuelle : (elles) réduisent ou annulent donc leurs garanties », a constaté le syndicat.

« Ce mouvement est le signe avant-coureur d’une fragilité considérable du marché dans les mois à venir. Les résiliations et réductions enregistrées par les courtiers à fin juillet sont évaluées entre 20 et 30%. En septembre/octobre, quand l’économie va redémarrer, il est probable que les entreprises ne pourront pas travailler entre elles car personne ne garantira la qualité de leurs paiements », anticipe-t-il.

« Par peur de la sinistralité, les assureurs se retirent. Leurs fonds propres ne leur permettent pas de maintenir leur capacité d’acceptation pré-Covid 19, et les garanties risquent de tomber brutalement. D’un besoin évalué à 300 milliards d’euros, le volume de crédit inter-entreprises pourrait n’être garanti qu’à hauteur de la moitié dès la fin du mois de juillet », évalue-t-il.

Si les pouvoirs publics ont réagi rapidement pour maintenir le crédit inter-entreprises au travers des prêts garantis d’Etat (PGE) et la mise en place d’une garantie d’Etat sur des produits d’assurances-crédit, Planète CSCA déplore que ce dernier dispositif soit limité à 10 milliards d’euros de garanties.

Il appelle l’Etat à « apporter une réponse à la hauteur de la situation » en complément de l’offre du secteur privé et à « agir au niveau européen pour obtenir la possibilité de garantir les sommes nécessaires, comme ont pu le faire les états danois ou allemand ».