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La Banque des règlements internationaux relève, dans une étude, l’explosion du paiement sans contact dans 10 pays membres depuis le confinement, ainsi que la forte demande en cash de précaution de la part des particuliers.

Selon une étude de la BRI, l’une des principales observations à retenir réside dans la véritable explosion du paiement sans contact.

La Covid-19 a eu un effet manifeste sur les habitudes des consommateurs en matière de paiements. Selon une étude publiée mercredi par la Banque des règlements internationaux (BRI) et réalisée dans 10 pays membres de l’institution, la part de paiements sans contact dans l’ensemble des transactions par carte est passée d’environ 30 % en septembre 2019, à plus de 65 % au début du mois de juin.

Malgré « les études scientifiques qui suggèrent que le risque de contamination (par le cash, NDLR) est faible comparé à d’autres objets fréquemment touchés », un grand nombre de commerces a privilégié ce mode de paiement, observe la banque des banques centrales. Et de nombreux Etats ont relevé son montant maximal. En France, où les banques se montraient réticentes, le plafond a ainsi été relevé le 11 mai, de 30 à 50 euros.

Plafond à 50 euros : le paiement sans contact explose

Les autorités ont cependant été obligées de rappeler à l’ordre certains commerçants qui avaient décidé d’interdire purement et simplement les règlements en espèces. « Certaines banques centrales ont rappelé que le refus des commerçants d’accepter les espèces pourrait faire peser un fardeau indu sur ceux qui ont des options de paiement limitées », ajoute la BRI. En France, 3,5 millions de personnes ne disposent pas d’une carte bancaire.

La hausse paradoxale des espèces

Deuxième enseignement : malgré « la chute constatée de l’utilisation du cash dans les transactions », « la demande en espèces de précaution a augmenté dans certaines économies ». Un phénomène observable quasiment à chaque crise, comme en 2007 ou à la veille de l’an 2000, portée par la peur d’un bug informatique, note l’étude de la BRI. C’est notamment le cas en Italie, en Grande Bretagne, aux Etats-Unis, au Japon et en Chine, où le cash en circulation a fortement progressé depuis le début de l’année 2020.

Les chiffres de la BCE confirment également cette tendance : les banques centrales de la zone euro ont imprimé 5 % de billets de plus par rapport à 2019. Au total, ce sont plus de 1.360 milliards d’euros qui circulent actuellement en espèce, un record. « La production de billets de la Banque de France a même progressé de 9 % par rapport à l’année dernière », confirme Christophe Baud-Berthier, directeur des activités fiduciaires au sein de l’institution.

Parmi les autres enseignements de la crise, la BRI relève l’explosion du commerce en ligne, qui a permis à de nombreux magasins de poursuivre – au moins de manière partielle – leur activité, ainsi que l’effondrement des transactions réalisées à l’étranger. « La mobilité ayant chuté, les transactions transfrontalières enregistrées par Visa ont diminué de 19 % en mars 2020 par rapport à mars 2019 », note l’étude.