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Un Français sur six a un projet immobilier dans l’année à venir

Le rêve immobilier intact

Lancé en février 2020 avant le premier confinement, l’indicateur Drimki, site d’estimation immobilière en ligne, s’est de nouveau penché sur les intentions d’achat immobilier des ménages français. Réalisée en partenariat avec BVA, l’enquête a interrogé 900 Français âgés de 25 ans et plus, les 18 et 19 août derniers. Elle laisse entrevoir une envie intacte malgré la crise économique, mais à l’aube du deuxième confinement, les désirs exprimés par certains dans ce sondage risquent de rester de simples velléités.

16% des personnes interrogées ont un projet immobilier dans les 12 mois à venir, une proportion stable depuis mai et la sortie du confinement, et quasiment identique à celle de février (17%). Près d’un Français sur six envisage donc d’acheter un logement pour l’occuper ou le louer en dépit de l’incertitude liée au contexte actuel. L’immobilier reste une valeur refuge infrangible, la crise sanitaire et économique qui prévaut depuis mars dernier le démontre une nouvelle fois.

Les plus jeunes (25-34 ans) sont, comme à chaque édition de l’indicateur, les plus nombreux à porter un projet immobilier (30%), mais le pourcentage est en baisse de 6 points par rapport à août. Fort logiquement, la situation professionnelle influe beaucoup sur le désir d’achat immobilier. Les intentions sont en effet les plus fortes chez les personnes bénéficiant d’une position professionnelle privilégiée ou stable :

  • cadres : 24% (-7 points par rapport à février)
  • revenus mensuels supérieurs à 3 000€ : 20% (-2 points)
  • salariés : 20% (-4 points).

La part de personnes ayant un projet immobilier est davantage concentrée en agglomération parisienne (23%).

Premier achat immobilier : c’est compliqué pour les jeunes actifs

Le sondage illustre toutefois la dégradation de la situation financière de certains ménages. Le désir immobilier porte toujours en majorité sur l’achat du premier logement, mais la proportion passe de 42% à 35% entre février et novembre. Cette aspiration concerne d’abord les jeunes actifs (49% ; -3 points depuis août), également les personnes dont les revenus sont inférieurs à 2 500€ (50% ; -9 points depuis août). La crise est passée par là, réduisant ou annihilant les prétentions des ménages les plus modestes.

Ces données font écho au taux d’exclusion des primo-accédants observé par les courtiers en crédit depuis début 2020 et la mise en œuvre des règles d’octroi imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière. Alors que les dossiers recalés par les banques touchaient 5,5% des demandes de financement en 2019, les refus ont progressé au fil des mois en 2020, pour atteindre désormais un taux autour de 10%, et jusqu’à plus de 20% en ce qui concerne les primo-accédants.

Changer de logement : un objectif en hausse

C’est peu dire que les Français considèrent désormais leur habitat sous un œil nouveau à la faveur du confinement et des restrictions qui lui sont liées (télétravail, école à la maison). Le désir de logement plus spacieux et mieux adapté s’observe chez les porteurs de projet. 32%, soit 5 points supplémentaires par rapport à août, souhaitent vendre leur logement actuel pour acheter un bien plus confortable ou faire construire. Une proportion qui grimpe à 56% chez les seniors (+ 13 points par rapport à août).

Le souhait d’acquérir une résidence secondaire reste stable par rapport au premier indicateur de février 2020, à 9% des personnes ayant un projet immobilier. On observe enfin une hausse de 3 points des projets d’investissement locatif (22%), pourcentage qui se hisse à 46% chez les plus hauts revenus.

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Extension du PTZ et Pinel : la déception des professionnels de l’immobilier

Le gouvernement a introduit dans le projet de loi de finances pour 2021 des amendements relatifs aux dispositifs d’accession à la propriété. Les acteurs du BTP et les promoteurs se sont initialement réjouis de leur prolongation jusqu’en fin 2022 dans un contexte de crise pour l’immobilier. Néanmoins, ils jugent les nouvelles règles confuses.

Les freins à l’essor du secteur du logement neuf

Les sujets d’inquiétude pour les professionnels de l’immobilier sont multiples. Depuis la mi-2017, le nombre de logements neufs construits chaque année reste inférieur de 100 000 unités à l’objectif fixé.

En 2020, avec la crise sanitaire et économique, la délivrance de permis de construire a considérablement diminué. Mais surtout, la chute de la production de prêts immobiliers préoccupe aussi bien les opérateurs que les candidats à l’achat d’un bien.

Les règles imposées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) ont été le point de départ du mouvement après le record de 2019. D’ailleurs, c’est pour calmer cette effervescence et limiter l’exposition des banques aux impayés que l’autorité leur interdit d’accorder des crédits sur plus de 25 ans et de dépasser un taux d’endettement correspondant à 33 % des revenus de l’emprunteur.

Ces exigences privent certains profils d’accès au financement indispensable à la concrétisation de leur projet. Parmi eux figurent les primo-accédants, qui sont pourtant les premiers acquéreurs de maisons individuelles neuves.

Les voix s’élèvent concernant le Pinel et le PTZ

Enfin, bien que la reconduction du prêt à taux zéro (PTZ) et du dispositif de défiscalisation Pinel ait été annoncée cet été par la ministre déléguée au Logement, la profession dénonce des amendements « restrictifs et confus ».

Dans un communiqué, elle a déploré

La suppression du Pinel en fin 2021, qui permet pourtant chaque année à quelque 50 000 ménages de se loger en payant un loyer conventionné dans les zones à forte tension immobilière.

Par ailleurs, les amendements prévoient une révision annuelle des plafonds de loyer, alors que le dispositif ne s’appliquera qu’en 2021.

Concernant le PTZ, l’amendement prévoit la contemporanéisation des ressources, concept que le gouvernement essaie en vain depuis des mois d’appliquer aux APL. Pour mémoire, il s’agit de tenir compte des revenus récents dans le calcul afin que les montants soient les plus proches possibles de la situation actuelle des bénéficiaires.

Enfin, les professionnels reprochent à l’Exécutif de

Ne pas profiter de l’extension pour booster ces dispositifs afin de soutenir le secteur de la construction.

Ils attendaient notamment un renforcement du Pinel afin d’encourager les Français à utiliser leur épargne pour un investissement locatif. Quant au PTZ, il aurait gagné selon eux à être amélioré pour les futurs propriétaires jeunes et modestes dans les zones détendues (B2 et C).